Haute-Volta d’là que j’my mette

« Ouf! C’est tombé sur Ouagadougou. Ce ne sera pas pour cette fois-ci« . C’est le soupir qu’on a dû pousser à l’Elysée. Qui ne perd rien pour attendre. Et qui attend. Comme nous tous.

Dans la concurrence acharnée que, nous dit-on, se font Al Qaïda et Daech, le dernier coup a été frappé par la branche africaine de la première. Vingt-neuf morts au moins selon le dernier bilan. Bel effort mais Daech reste en tête. Ouagadougou, c’est loin et vingt-neuf, c’est moins que le score de Daech de novembre dernier: plus de cent trente morts et à Paris en plus. Nous attribuerons donc cette manche à El Bagdadi. Enfoncé le Moktar!

Daech tentera-t-il de conforter son avantage? AQMI fera-t-il un nouvel essai? J’espère que nous le verrons le plus tard possible et -rêvons!- si possible jamais.

Vous me direz que j’exagère en racontant l’horreur de cette manière, que je devrais penser aux victimes. Mais j’y pense aux victimes! Je ne fais que ça. Je me demande même si en haut lieu, passées les commémorations, les fermes condamnations et les indignations républicaines, on y pense encore. Non, en haut lieu, on pense surtout à la suite. On croise tous les doigts, on touche tous les bois, on caresse toutes les pattes de lapin et même (en cachette) on va allumer des cierges dans l’obscurité de chapelles latérales d’églises désertées. Parce qu’on ne sait pas quoi faire d’autre que ce qu’on n’ose pas faire.
On a beau demander à la presse de nous parler de sport, de pipoles, de débats, de primaires, de météo des neiges, de soldes et d’autres fariboles, la menace est là.

Pour les citoyens de ce pays, c’est celle de se faire kalachniquer ou kamikazer; pour les citoyennes de se faire cologniser. Mais pour les gouvernants (sauf attentat improbable) c’est de voir le peuple manifester non plus sa compassion bêlante et sa fraternité bisounoursienne mais son ras-le-bol des Pieds Nickelés qui nous gouvernent, qui nous ont gouvernés et qui nous ont plongés dans la panade où nous nous trouvons avec l’obligation d’en être contents.

Que diable! Il y a une présidentielle qui se profile à l’horizon. Et ces braves gens n’ignorent pas que le gagnant et son équipe jouiront, entre autres avantages, d’une protection rapprochée.
Et par les temps qui courent, c’est inappréciable.

PS: Valls franchit d’un seul élan les frontières du ridicule. A voir chez le Grincheux  où l’on apprend que Valls est ouaga mais pas dougou.