Une victoire à la Pyrrhus

Notre première ministre a dit qu’on pouvait parler de victoire après son énième 49-3. Les observateurs de la chose publique ont remarqué gentiment que le terme n’était pas tout à fait approprié. N’étant moi-même ni gentil ni un O de la CP, je dirais plutôt que c’est une connerie.

En effet, une victoire dont la conséquence consiste à provoquer une nette augmentation du bordel ambiant n’en est vraiment pas une.

Et même si c’en était une, ce n’est pas très adroit de le dire. Le « vaincu » pourrait ne pas apprécier et rêver d’une seconde manche.

Enfin et surtout, cela montre ce qu’il y a dans la tête d’E. Borne qui semble considérer le jeu politique comme un combat où l’on utilise la force et en l’espèce contre une majorité de l’opinion publique. Disons-le: contre le peuple. Cela me rappelle ce qu’avait répondu l’ancien préfet Didier Lallement (actuellement en pantouflage) à une manifestante: « Nous ne sommes pas dans le même camp ».

Quand le pouvoir croit vaincre le peuple ou ose dire qu’il n’est pas dans le même camp que lui, où est la démocratie?

Mes chères compatriotes, mes chers compatriots,

Devant l’incapacité des actuels gouvernants, je me décide, malgré les promesses que je m’étais faites, de revenir dans l’arène politique pour faire une proposition qui règlera définitivement le problème de la retraite par répartition et qui -des sondages le prouvent- satisfera l’ensemble de mes concitoyens.

On sait que, dans des discussions sans fin, Croquignol, Ribouldingue et Filochard ont défendu l’un l’allongement de la durée de cotisations, un autre le recul de l’âge du départ en retraite (ce qui revient au même mais permet d’ouvrir un débat) et le troisième ni l’un ni l’autre mais un supplément de frites avec fromage et dessert à la cantine.

Résultat: 49-3. Je n’en dirai pas plus. Je laisse la suite à votre imagination.

Réjouissez-vous! J’ai la solution. Elle est facile à mettre en œuvre immédiatement et je dirai même elle est élégante. Je sais, vous n’en attendiez pas moins de moi mais ça ne coûte pas cher de le souligner.

Cette solution, la voici: l’euthanasie. Bien entendu, il ne s’agit pas de la rendre obligatoire mais de la faciliter et même -n’ayons pas peur des mots- de l’encourager. Comment? En réduisant les procédures administratives, en la dépénalisant et en la rendant séduisante grâce à une campagne de publicité complétée par l’apposition d’affichettes dans les salles d’attente des cabinets médicaux, la mise à disposition de brochures d’information chez les notaires, une notice explicative sur les économies que l’on peut réaliser destinée aux gens qui mettent leurs vieux parents dans un EHPAD et la diffusion hebdomadaire de Soleil vert à la télévision.

Bien sûr, si certains égoïstes s’obstinaient à vouloir dépasser la limite de leur espérance de vie fixée par une loi au début de chaque année civile en fonction du budget disponible pour la répartition des pensions, des mesures plus énergiques devraient être prises. Ce qui obligerait le gouvernement, si la représentation nationale était réticente à le soutenir, à recourir au 49-3.

Tacata-cata, pan-pan, boum

Les Ukrainiens manquent de munitions, me fait-on savoir. Sans munitions, pas de guerre et sans guerre … je n’ose y songer, c’est trop horrible. Imaginerait-on deux équipes de foot entrer sur le stade et constater qu’il manque le ballon? Que serait Killian (dont la popularité pourrait le propulser à l’Elysée aux prochaines élection) sans ballon? Juste un mec en short en plein hiver. Un petit bonhomme ridicule.

Donc, le Ukrainiens (vous voyez, je ne perds pas le fil). D’abord, on leur a envoyé des armes, toutes sortes d’armes, des petites et des grosses et tout se passait bien. Manifestement, ils avaient des munitions pour aller avec. Mais avec toutes ces armes qu’on leur avait envoyées, des armes gourmandes en cartouches et en obus, des armes qui vous envoient des balles comme un premier ministre des 49-3: en rafales (ah! le temps béni où l’on prenait son temps pour recharger son arquebuse!), ce sont les munitions qui vinrent à manquer.

Allait-on les laisser « fort démunis quand la bise fut venue »? Allait-on leur demander d’être économes et de baisser les cadences de tir comme on demande aux Français de baisser le thermostat? Que nenni!

L’Europe vient donc de décider de faire un effort et de produire des balles et des obus comme il en a plu à Gravelotte. Il faut c’qu’il faut. On va accélérer la production, rouvrir des ateliers qu’on avait fermés (mes cartouches viennent tantôt de Tchéquie, tantôt du Brésil) et même construire une nouvelle usine.

« Où veut-il en venir? », pensez-vous. A ceci: nous avons fourni des armes gratuitement, nous allons fournir des munitions gratuitement aussi. Et je n’ai pas peur d’ajouter « généreusement ». Et sans qu’on nous ait demandé notre avis. J’ajoute qu’il y a fort peu de chances que le président de l’Ukraine envisage même d’honorer la facture qu’on pourrait vouloir lui envoyer. Ou même de dire « Merci! »; au contraire, il n’est jamais content, en veut toujours plus et c’est tout juste s’il ne nous traite pas de radins.

Alors, quoi?  Eh bien je pense que puisque nous avons participé à la production, puisque nous avons fourni une partie du matériel, puisque nous envisageons d’augmenter la fabrication de consommables (ah! ces dépassements de budgets!), puisque nous prenons aussi en charge la publicité, la promotion et les relations publiques, la moindre des choses serait qu’on nous fasse profiter du spectacle.

J’espère donc qu’en échange de nos matériels de mort avant l’âge, nous aurons droit à des belles images d’explosions en direct, d’assauts à la baïonnette, de mitrailleuses coupant en deux les figurants d’en face et de cadavres prenant des poses esthétiques. Je l’espère sans trop y croire car il me semble que les correspondants de guerre d’aujourd’hui sont bien moins hardis que ceux de naguère. Quand on pense aux photos et aux films que nous avons eus du débarquement en Normandie, du Vietnam américain ou du Dien-bien-phu français, on se dit que c’était un temps béni pour les amateurs d’informations télévisées.

Nous avons la télé couleur: nous voulons du sang.

Lassitude et agacement

Il y a les guerres, les grèves, la pollution, les faits-divers, la vie des célébrités et ça fait des années et des années que ça dure. Comment trouver un intérêt quelconque à l’actualité quand, au lieu d’être actuelle, elle paraît éternelle? Et ce ne sont pas les publicités indigentes dont on emballe les informations qui peuvent apporter une touche de nouveauté.

Les différences se trouvent dans les détails. Dans les noms: ce ne sont plus Kennedy et Kroutchev dont on parle mais Poutine et Biden; dans ceux des protagonistes de la dernière en date des affaires de meurtre: les assassins et leurs victimes ne s’appellent plus Pierre, Paul, Jacques ou Marie mais (authentique!) Leslie, Kevin, Tom, Enzo et Nathan. On ne parle plus de provinces mais de régions ou de territoires (de terrain quand il s’agit de politicien en balade ou de terroir quand on parle de bouffe).

Mais ce qui accroche le plus mes oreilles délicates, c’est le langage des médias, fautes de français, vocabulaire approximatif quoique prétentieux, fautes d’orthographe même dans le langage parlé, liaisons maltapropos etc. Et l’anglais qui se glisse partout et qu’on ne traduit sans crainte du ridicule que dans les publicités: « So veut dire tellement », « Hello veut dire bonjour »!

Preuve, s’il en était besoin, de la dégringolade du niveau des études, de la maternelle à l’université. Et de celui intellectuel et culturel de mes compatriotes. C’est à se demander si ça m’a servi à quelque chose de bien travailler à l’école.

Oui, je suis un vieux con et j’en suis très satisfait.

Et pour mes prochains commentaires de l’actualité, attendez que je me calme!

De l’air!

L’individu dont il a été question précédemment m’a de nouveau imposé ses flatulences. Pour conserver à ce blog la pureté de son atmosphère, j’ai supprimé son commentaire comme je supprimerai les éventuels suivants. Qu’elba m’excuse d’avoir dû supprimer aussi sa réponse.

Encore l’Ukraine!

Deux réflexions:

Nous, la France, soutenons l’Ukraine contre la Russie. Bon. Avons-nous et avions-nous un traité d’alliance avec ce pays? Avant la propagande de l’OTAN pro-Zélenski, combien de Français avaient envie se soutenir l’Ukraine? Qui, en France, a décidé d’envoyer de l’aide à Kiev? En a-t-on parlé à l’Assemblée? A-t-on voté?

Qui décide de quelle aide nous envoyons? Les canons, les munitions, les chars légers, peut-être demain des avions, combien ça coûte? Sur quel budget est-ce pris? Celui de la Défense? Peut-on dire qu’il y a un détournement de fonds publics?

En même temps

L’escargot est en même temps mâle et femelle.

Je dis ça, je dis rien.

*******

Ça n’a aucun rapport mais j’ai vu un type présenté comme étant Bruno Lemaire hier à la télé. Eh bien! Il ne portait pas de col roulé. Or, Bruno a promis que désormais on ne le verrait plus qu’en col roulé.

Quel est donc l’individu qu’on a vu? Est-ce un sosie mal briefé?

Et pourquoi un sosie? Notre ministre des Finances aurait-il peur de paraître en public et de qui? Et pourquoi?

Fraîche et joyeuse

A force de propagande, l’opinion européenne est prête pour accepter la guerre. Ce sont les USA qui vont être contents! Leur complexe militaro-industriel a toujours eu besoin d’un ennemi. Malgré la chute de l’URSS, ils ont voulu garder la Russie comme adversaire désigné quitte à multiplier les provocations, l’extension de l’OTAN jusqu’à la frontière russe n’étant pas la moindre. Souvenons-nous la réaction américaine quand l’URSS avait installé ses fusées à Cuba. Bien sûr, l’Amérique aurait pu choisir la Chine mais, si Poutine est imprévisible, Xi est peut-être trop prévisible.

On a un peu tordu la réalité en faisant d’un clown corrompu devenu président d’un pays pourri une sorte de saint-Georges que l’on fournit en armes pour terrasser le dragon.

Qui pilotera, approvisionnera en munitions et carburant et entretiendra les chars Léopard, Abrams et (peut-être) Leclerc. Des Ukrainiens?  Et après? Des avions?

Qui paie et qui paiera? Nous a-t-on demandé notre avis? Aurions-nous dit « Oui! » si on nous l’avait demandé?

La prochaine étape? L’envoi de « conseillers », de forces spéciales pour protéger nos ressortissants et de logisticiens pour aider l’Ukraine à mener la guerre voulue par l’oncle Sam.

Au printemps, on risque de l’avoir cette guerre fraîche et joyeuse (comme toutes les guerres).

A moins que les gouvernements européens, englués dans les crises qui secouent leur autorité se disent qu’il est peut-être urgent de reconsidérer la question.

Alors que faire? En ce qui nous concerne, espérer que la réforme des retraites jettera assez de monde dans la rue et affaiblira assez le pouvoir actuel pour que l’Ukraine ne soit plus d’actualité.

Parce que, franchement, qui veut aller faire la guerre à la Russie?