La France contre

Il y a ceux qui ont voté pour Macron par conviction.

Il y a ceux qui ont voté Le Pen pour la même raison.

Mais il y a aussi ceux qui ont voté Macron pour ne pas voter Le Pen, ceux qui ont voté Le Pen pour ne pas voter Macron, ceux qui se sont abstenus ou qui ont voté blanc pour une foule de raisons dont celle de refuser à la fois Macron et Le Pen, ceux qui ont voté blanc parce qu’ils jugeaient que le système électoral n’était qu’une parodie de démocratie dans laquelle les jeux étaient fait à l’avance et les décisions prises par d’autres qu’eux et ceux qui ont voté nul parce qu’ils pensaient la même chose que les précédents.

Tout ça, ça fait beaucoup. Combien exactement? On ne sait pas.

Toujours est-il que nous avons un président, qu’il faudra faire avec, qu’on va avoir largement le temps de le juger et que c’est au pied du mur qu’on verra le Macron.

Mais ça n’empêche pas les révoltés permanents, les agités compulsifs, les mécontents de tout et même de n’importe quoi, conduits par les révolutionnaires professionnels et les contestataires subventionnés d’exhorter leurs troupes à descendre dans la rue. Pourquoi? Comme ça, pour le plaisir, parce qu’il fait beau et pour contester le nouveau président, son programme et les intentions qu’on lui prête.

Les mêmes, si leur candidat avait été élu, auraient chanté les louanges de la démocratie et du suffrage universel et auraient une nouvelle fois, comme André Laignel après l’élection de Mitterrand, déclaré aux perdants: « Vous avez juridiquement tort parce que vous êtes politiquement minoritaires ».

Ça, c’est la France.

17 réflexions sur “La France contre

  1. Ghislain 9 Mai 2017 / 15 h 25 min

    Voter Le Pen par défaut : il fallait avoir de solides raisons pour cela, alors que pour voter Macron par défaut, il suffisait de se laisser entraîner par le mouvement. En votant Le Pen par défaut vous faisiez preuve d’une légèreté coupable alors qu’en votant Macron faute de mieux vous remplissiez votre devoir.

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    • didiergoux 9 Mai 2017 / 15 h 37 min

      J’ose croire que votre commentaire est ironique : quel « devoir » avions-nous donc ? Édicté par qui ?

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    • Pangloss 9 Mai 2017 / 15 h 54 min

      Penser que Macron est un illuminé du mondialisme, un fanatique de l’UE, un islamo-compatible convaincu etc etc etc pourraient être de solides raisons. On a le droit (pour combien de temps encore?) de voter pour qui on veut sans faire preuve d’une légèreté coupable (coupable devant qui?) et non pas pour qui on nous dit de voter. Voter Macron, c’était plus que se laisser entraîner par le mouvement, c’était se laisser abrutir par la propagande de la quasi-totalité des médias.
      Quant au « devoir », je vous rappelle que, quoi qu’on en dise, le vote est un droit et non pas un devoir et que ce droit implique celui de l’exercer à sa guise et même de refuser de l’exercer.

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      • Ghislain 9 Mai 2017 / 16 h 14 min

        Évidemment que mon commentaire était ironique, M. Goux ! légèreté coupable, etc. aussi… Évidemment ! Enfin !

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      • Ghislain 9 Mai 2017 / 16 h 18 min

        Je suis effaré qu’on n’ait pas vu que mon commentaire était ironique de bout en bout.
        Un devoir, un droit… Ça appartient au même registre tout ça… Édicté… par de nombreuses autorités (vous n’avez pas allumé votre télé pendant la campagne ?)

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      • Pangloss 9 Mai 2017 / 16 h 45 min

        Allumé la télé? Très peu. Juste pour savoir si la guerre était déclarée et si ma région était en alerte orange.

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      • Ghislain 9 Mai 2017 / 16 h 37 min

        Je relevais simplement le fait qu’il n’y avait pas d’équivalence entre voter Macron par défaut et voter Le Pen par défaut. Étant donné le climat délétère qui régnait et la campagne d’intimidation qui battait son plein il fallait faire preuve de beaucoup plus d’indépendance d’esprit pour voter Le Pen (surtout si on le faisait par défaut). Ceci dit sans m’attarder à considérer les raisons qui poussent à préférer l’un ou l’autre candidat.
        Mais évidemment, Pangloss, je souscris à tout ce que vous dites. « légèreté coupable » était une expression délicieusement ironique (croyais-je).
        (Excusez-moi, je suis encore choqué par vos réactions.)

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      • Pangloss 9 Mai 2017 / 16 h 46 min

        Pardonnez-moi de vous avoir choqué. Sans rancune?

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      • Pangloss 10 Mai 2017 / 4 h 35 min

        🙂

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  2. Souliko2 9 Mai 2017 / 15 h 58 min

    Des manifestations préventives, je crois que je n’avais encore jamais vu ça ! Quoiqu’on pense de Macron, c’est bête à pleurer !

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    • Pangloss 9 Mai 2017 / 16 h 44 min

      Oui, des manifestations préventives. Belle formule.

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    • Gérard 9 Mai 2017 / 18 h 39 min

      Bête à pleurer ? Mais non, moi je trouve ça très drôle au contraire : ça va le mettre dans bain tout de suite et au point où on en est …

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  3. Dr WO 9 Mai 2017 / 16 h 43 min

    Mais c’est encore un pays où on peut le dire. Vous pensez que Macron était prévisible et que les jeux étaient faits ?

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    • Pangloss 9 Mai 2017 / 16 h 49 min

      Bien sûr! Et depuis longtemps. On est même allé, pour que Macron ait une majorité plus confortable, jusqu’à nous demander d’avoir peur d’une victoire de Le Pen.

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  4. Only Girls 10 Mai 2017 / 12 h 54 min

    Moi, j’ai été vilaine : je me suis abstenue. Ce dont je me félicite car Bayrou martèle que Macron fut plébiscité par les électeurs. Quelle escroquerie !

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    • Pangloss 11 Mai 2017 / 5 h 38 min

      Avec un score moyen, un record d’abstention et de bulletins blancs et nuls et surtout contre MLP (l’adversaire idéale pour une élection imperdable), on ne peut pas dire que Macron ait été plébiscité. Pauvre Bayrou!

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