Je classe des papiers et je trouve des photocopies du carnet d’un soldat de la première guerre mondiale (tué en 1916). C’est un peu en désordre. Voici un extrait:
« Le dimanche 9 mai à 6 heures, 1100 pièces d’artillerie se mirent à tonner ensemble jusqu’à 10 heures. Nous étions tous abrutis par le bruit des détonations et le sifflement des obus qui passaient au dessus de nos têtes. A 10 heures, nous escaladons le parapet et en avant pour la boucherie. Après un pas de gymnastique de 200 mètres, nous voilà à la ligne boche. Tous les types se rendent sauf une mitrailleuse servie par des fanatiques qui nous tirent dessus à 10 mètres. Après cinq minutes de lutte qui nous coûtent une trentaine d’hommes, nous arrivons sur eux. Deux sont morts et les deux autres subissent le même sort en dépit de leurs « kamerats ». Après pareil accueil, nous étions enragés. Et puis en route pour la deuxième ligne. Les hommes dégringolent autour de moi. J’en arrive à ne plus entendre les hirondelles de cimetière (le sifflement des balles) tellement il en passe. Non seulement les lignes tirent sur nous mais en avant de la Targette se trouve un fortin qui fait de la bonne besogne à nos frais. »
Voilà. Si ça vous plaît, j’en publierai d’autres extraits. Il y a même des dessins. Mais ça, c’est si vous êtes sages.
Sinon il y a aussi un livre.
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Il y en a des brouettes. Ce carnet est inédit.
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Dur et émouvant Pangloss, ce qui ressemble aux lettres de mon grand-père maternel, envoyés à sa promise, ma grand-mère, quand il avait été muté dans les tranchés après s’être caché dans la caserne de Vitré, où il avait été soigné, pour ne pas repartir aux Dardanelles ! C’est bien de faire du ménage de temps en temps, on en trouve des choses…!!!! Bonne journée mon ami.
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Avant d’envoyer des gens à la guerre, il faudrait réfléchir un peu.
Bonne journée.
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Je ne sais trop pourquoi mais je n’aime pas vraiment les guerres. Qu’elles soient fraîches et joyeuses ou chaudes et tristes, civiles ou impolies, nucléaires ou traditionnelles, on a beau m’en vanter les insignes mérites, je ne parviens pas à m’enthousiasmer.
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Moi, je sais pourquoi: c’est dégueulasse.
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Ce n’est pas plaisant mais effroyablement véridique. Une affreuse boucherie insensée, homme contre homme et non pas à distance.
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Raconté froidement par ce soldat, c’est encore plus affreux. C’était un homme cultivé, qui dessinait ce qu’il voyait, parlait de la nature ou de littérature, plaignait quelquefois ses ennemis mais qui, dans le feu de l’action, devait se battre sans réfléchir.
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Une trouvaille, dis donc! Oui, bien sûr, publie autant que tu pourras, en plus c’est bien écrit.
Ca nous donnera une idée de cette abomination où les conneries de la République nous a
entraînés et qui a sonné le glas de la France en faisant disparaître le gros de ses forces vives.
Amitiés.
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Bon, d’accord. A ta demande générale, j’en publierai encore quelques extraits.
Bonne soirée.
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oui, oui, moi aussi, comme Nouratin, j’en veux bien d’autres , la guerre de 14 a été épouvantable, mes 2 grands pères qui ‘avait faite, en parlaient tous les 2, un avait perdu une jambe, l’autre avait été gravement blessé au visage,
la guerre n’est jamais faite par ceux qui la déclanche mais par les pauvres gars qui y vont pendant qu’à l’arrière les gros se gobergent en vendant armes et munitions, rien n’a changé dans le fond !
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Même réponse qu’à Nouratin: je publierai d’autres extraits.
Bonne soirée.
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Ces récits ont encore maintenant quelquechose d’ « extra-ordinaire ».
Je me demande toujours comment on arrivait à conduire à l’assaut ces pauvres gens sous des grèles de balles et des pluies d’obus !
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A la lecture de ce carnet, on se rend compte que, dans cette situation extraordinaire, ces malheureux trouvaient leur vie ordinaire: au bout de quelques semaines, leur quotidien, horrible à nos yeux et aussi aux leurs, était ordinaire.
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