Cour toujours et comptes là-dessus!

Ceux qui pensent que j’ai eu tort de mettre un « s » à comptes et de ne pas en mettre un à cour, n’ont pas remarqué qu’en torturant les impératifs, je m’essayais à faire un jeu de mots.

Ceux qui n’ont pas tiqué sur cet « s » baladeur, sont nuls en orthographe. Ils n’avaient qu’à mieux travailler à l’école.

Cela dit, comme tous les ans, le rapport de la Cour des comptes offre aux analystes, chroniqueurs et autres humoristes médiatiques matière à ricaner. Ceux qui affectent d’être scandalisés sont rares tant il est vrai que les Français se sont résignés à voir leur pognon durement gagné se perdre, une fois transformé en impôts, dans les sables de l’Ad-mi-nis-tra-tion ou servir à mettre du beurre dans les épinards de quelques  nombreux privilégiés dont l’existence -qu’allez-vous imaginer?- n’a aucun rapport avec le sentiment d’injustice sociale qui anime les gilets jaunes.

Ce qui est amusant, c’est que des abus ou des erreurs (quand ce n’est pas pire), dénoncés dans le rapport précédent se retrouvent dans celui qui vient d’être publié. On ne saurait mieux souligner l’inutilité de ces rapports. A quoi ça sert que Ducros la Cour des comptes, elle se décarcasse?

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Et à quoi ça sert que la commission d’enquête du Sénat se décarcasse à poser des questions si Benalla a pu y raconter n’importe quoi, s’en tirer sans dommage, se rire de son contrôle judiciaire et se vanter d’être couvert et soutenu par « le patron« ?

Les enregistrements divulgués par Mediapart nous font entendre en quelle estime le président de la République (pourtant « garant des institutions ») tient le Sénat. Si Benalla ne se vante pas quand il téléphone à son complice, Macron, en lui renouvelant sa confiance, l’encourage et lui promet « qu’il va les bouffer« . « Les » étant les sénateurs de la commission qui doivent être contents si on en juge par leurs réactions jusqu’à l’heure où j’écris.

On s’étonne moins de voir le Benalla en question se balader libre comme l’air, téléphoner à Vincent Crase et parcourir le monde pour faire des affaires tout en état prétendument sous contrôle judiciaire pour avoir tabassé des manifestants à plusieurs reprises et en plusieurs endroits.

Pendant ce temps, l’ex-boxeur qui a donné quelques coups de poing sur le casque et le bouclier d’un policier pacifiquement armé d’une matraque, est en prison en attendant d’être jugé.

On espère que, comme Benalla, il fait confiance à la Justice de son pays.

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Si Carlos Ghosn n’avait pas un peu exagéré au Japon donnant ainsi des arguments à ceux qui voulaient se débarrasser de lui et s’il n’avait pas eu l’idée saugrenue de se marier alors que de nos jours il n’y a plus que les homosexuels et les curés à vouloir le faire, personne n’aurait osé lever le lièvre de cette location offerte (estimée à cinquante mille euros) par l’administration du château de Versailles au PDG de Renault en contrepartie du contrat de mécénat entre le constructeur automobile (dont l’État est actionnaire) et l’établissement public (public).

Voilà qui ressemble bigrement à une rétro-commission nette d’impôts.

Et voilà pourquoi la Cour des comptes fait rire.

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Prenez soin de vous!

25 réflexions sur “Cour toujours et comptes là-dessus!

  1. Le Mousquetaire des Mots 7 février 2019 / 13 h 33 min

    Une résumé très parlant. Ça va être duraille de commenter tant ton article est dense. De rapport en rapport, rien ne change dans le bon sens : les dépenses augmentent. Si le jeunot a besoin d’idées, je peux lui en fournir quelques unes et gratuitement : ne pas acheter du Limoges pour recevoir les potentats d’ici ou là, ne pas faire rafraîchir les tentures, tapis et peintures du palais, ne pas rénover Brégançon et y faire installer une piscine, Ne pas opter pour l’hélico quand il n’y a qu’une heure en voiture, ne pas entamer d’itinérance mémorielle, ne pas persister à faire le tour des mairies. Tout cela a un coût avéré. A cause de la sécurité (il ne sait pas se déplacer sans une armada de CRS pour les deux reproches que je lui fais des dépenses induites par ses déplacements)..Je peux également lui reprocher de recevoir des gens comme le grand sénéchal US à la tour Eiffel. Ce sont les contribuables qui paient. Pour ce qui est du sieur Alexandre, puisqu’il contrevient aux décisions judiciaires, pourquoi ne pas le mettre à l’abri des tentations ? D’autres que lui ne bénéficient pas de cette indulgence et séjournent sous les verrous. Quant au Carlos, je me dis que l’argent semble tout permettre et que les débordements sont inévitables : l’argent appelle l’argent.
    Notre monde serait-il vraiment pourri ? Au point que quelques uns peuvent s’arroger des ddroits déniés au plus grand nombre ? Je crains que oui.

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    • Pangloss 7 février 2019 / 13 h 41 min

      La saison incite à porter un gilet de flanelle et l’époque un gilet jaune.
      « La révolution menace quand il n’y a pas assez de privilèges pour tout le monde ». Je ne me rappelle plus qui est l’auteur de cette phrase. Quant à la suivante qui pourrait être une revendication des gilets jaunes, je crois qu’elle est de Pierre Dac: « Egalité de tous devant les privilèges! ».

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      • realist 7 février 2019 / 14 h 22 min

        Bah!
        Tant que la saison n’est pas au gilet pare-balles c’est bon. :->

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      • Pangloss 7 février 2019 / 14 h 40 min

        Espérons que nous n’en arriverons pas là.

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  2. Dr WO 7 février 2019 / 14 h 33 min

    Le boxeur en question n’a pas seulement donné des coups de poing mais également des coups de pied sur le policier à terre. Je n’ai aucune sympathie pour lui.

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  3. bedeau 7 février 2019 / 17 h 35 min

    Alexandre Benalla…
    Marie-Elodie Poitout…
    Chokri Wakrim…
    Ahmed Djouhri…
    Iskander Makhmoudov…
    Marc Francelet…
    Vincent Miclet…
    Mohamed Mediène dit « Toufik »…
    Brigitte Trogneux…

    Didier Migaud…

    cherchez l’intrus.

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    • Pangloss 8 février 2019 / 4 h 44 min

      Je ne connais pas tous les noms.
      Le président de la Cour des comptes serait l’intrus?

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      • bedeau 8 février 2019 / 10 h 59 min

        C’est le seul à tenir le rôle principal rôle d’une pitoyable farce populaire dont les ressorts sont prévisibles
        Les autres sont les acteurs d’une scandaleuse tragédie aux multiples rebondissements porteurs de mépris et d’arrogance (générique extrait de « galaxie benalla »)

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      • Pangloss 8 février 2019 / 12 h 27 min

        Le Benallagate aura-t-il raison de Macron et de toute sa bande?

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      • bedeau 8 février 2019 / 16 h 42 min

        Qu’est-ce que Macron aurait à voir dans tout ça ?
        Il n’a jamais été impliqué là-dedans: la preuve, son nom n’a jamais été cité dans aucune de ces affaires… (sauf pour nous informer que Alexandre et lui n’étaient pas amants)

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      • Pangloss 8 février 2019 / 17 h 21 min

        Patience!

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  4. clueless 8 février 2019 / 13 h 19 min

    Zut, au seul vu du titre, j’allais formuler avec une feinte sévérité cette injonction empruntée au regretté Jacques Sternberg : « Ne *dites* pas ceci mais *disez* cela » ! 😉
    Plaisanterie mise à part, jolie trouvaille, même si personne jamais ne fera mieux que « se moquer du candide raton » (légende difficile à exploiter sans le dessin correspondant).
    Quant à la cour des comptes, je crois avoir lu, voici quelques années, chez « ces messieurs du canard », une réflexion disant que les mêmes qui prétendaient dénoncer des abus seraient à leur tour coupables des mêmes abus quelques années plus tard, avec la même sereine et parfaite impunité. Les *apparences* de la probité, et rien d’autre. Ce rapport inutile est un simple sujet marronnier pour journalopes, puisque les sanctions, quand elles existent, sont au mieux symboliques.

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    • Pangloss 8 février 2019 / 15 h 21 min

      Je n’ai pas souvenir d’avoir entendu parler de sanction.

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      • clueless 8 février 2019 / 15 h 37 min

        « quand elles existent », autrement dit : jamais. Migaud est comme Dosière, savoir un faux chevalier blanc.

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      • Pangloss 8 février 2019 / 16 h 36 min

        La Cour dénonce mais elle n’a pas d’autre pouvoir. Migaud et ses copains sont à l’ami de la pluie. On espère que leurs bureaux sont bien chauffés.

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    • carine005 9 février 2019 / 16 h 49 min

      Mais si !
      Que disez-vous du « réchauffement des clématites » cher à l’ami LHDDT ?

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  5. nouratinbis 8 février 2019 / 14 h 17 min

    Franchement? …J’ai l’impression que le Benallagate finira par faire tchoufa, comme disaient nos amis rapatriés, tout le monde, finalement, s’en fout, alors Macrouille peut dormir tranquille.
    Amitiés.

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    • Pangloss 8 février 2019 / 15 h 23 min

      On peut toujours rêver. Par exemple qu’il y ait une affaire d’espionnage derrière tout ça ou du pognon bien noir à blanchir ou …
      Espérons que Mediapart reste sur le coup, on n’a pas si souvent l’occasion de rigoler.

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    • bedeau 8 février 2019 / 16 h 39 min

      Qu’est-ce que Macron aurait à voir dans tout ça ?
      Il n’a jamais été impliqué là-dedans: la preuve, son nom n’a jamais été cité dans aucune de ces affaires… (sauf pour nous informer que Alexandre et lui n’étaient pas amants)

      (2° !)

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      • Pangloss 8 février 2019 / 17 h 20 min

        Patience! (bis) 🙂

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  6. Boutfil 8 février 2019 / 15 h 51 min

    La fameuse cour -qui-compte-pour-pas -grand- chose a aussi encore et toujours comme chaque année relevé la gabegie de l’EDF , mais ils recommenceront l’année prochaine et l’année d’après

    Nous vivons une époque formidable

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    • Pangloss 8 février 2019 / 16 h 37 min

      La Cour épingle EDF et la CGT tient l’entreprise.

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      • Clueless 8 février 2019 / 19 h 27 min

        Si mes souvenirs sont exacts, dans les années 90, le livre *Toujours plus !* avait déjà dénoncé les faveurs accordées par EDF à son personnel et aux syndicats. En vain.

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      • Pangloss 9 février 2019 / 13 h 00 min

        Oui, en vain. Cela date de laLibération et des débuts de la IV République quand, pour donner des gages aux communistes qui ne désespéraient pas de prendre le pouvoir un jour par la révolution, on leur a accordé la main mise sur l’information (Syndicat du livre), les transports (SNCF), l’énergie (EDF, GDF, mines) etc. Les avantages exorbitants accordés à ces secteurs garantissaient l’allégeance des salariés à la CGT (« courroie de transmission du PCF », doctrine abandonnée en 1995).

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