Equilibre et objectivité sont dans un bateau

Pendant cette campagne, les médias se doivent d’être attentifs à ne pas favoriser un candidat par rapport aux autres.

C’est ainsi qu’ils accordent le même temps de parole au RN et au NFP, un peu moins aux autres et même rien du tout à certains. Ils n’avaient qu’à être bien placés dans les sondages. Non mais sans blague! Place à la pub.

Quant à l’objectivité, ils ne craignent personne. Les commentateurs admettent qu’à gauche, ils sont méchants mais, en regardant bien, on voit qu’ils ne sont pas si méchants que ça. De même, à droite, ils reconnaissent que depuis quelque temps, on a l’impression qu’ils sont devenus très gentils mais, en fait, on constate qu’ils ne sont pas si gentils que ça. « Équilibre, équilibre, est-ce que j’ai une tête d’équilibre? »

Le meilleur moyen pour éviter qu’un commentateur dérape et laisse échapper une phrase qui mettrait en cause l’objectivité de la chaîne (de la station, du journal), c’est d’interviewer l’homme de la rue, c’est à dire de faire parler des électeurs des deux bords. Alors, allons-y!

C’est ainsi, par exemple, qu’on va interroger deux vieilles dames, une de gauche, une de droite. La première déclare que, certes la gauche n’a pas fait grand chose dans le passé pour les petites gens et ne fera sans doute pas grand chose dans l’avenir (« quand même, les congés payés », glisse le journaliste) mais qu’elle a toujours voté socialiste pour faire barrage au fascisme. La seconde déclare qu’elle votera RN pour qu’on mette fin à l’immigration et que la justice soit moins laxiste envers le petits délinquants (« vous voterez RN bien que vous n’ayez jamais été agressée? », s’étonne lourdement le même journaliste). Exemple authentique entendu à la radio.

Les ficelles deviennent de plus en plus grosses. Comment s’étonner que, dans le dernier sondage, le RN progresse encore?