Le degré zéro de la démocratie

Tout a fonctionné comme prévu. La classe politico-médiatique a gagné. Plutôt que de se reposer, comme par le passé, sur des soi-disant partis de gouvernement de plus en plus déconsidérés qu’elle était obligée de manipuler à grands frais pour obliger la droite à faire une politique de gauche et la gauche à faire une politique de droite et aboutir à un « ni droite ni gauche » bon pour les affaires et la consolidation des privilèges, elle a sauté le pas: elle a créé son parti et fabriqué son candidat.

Et quel candidat! Un parfait inconnu, une coquille vide. Mieux! Un coquillage qui, quand on l’applique sur son oreille, vous fait croire que vous entendez le bruit de la mer alors que vous n’entendez que votre propre cœur.

Un parti sans idées, un candidat sans programme. Un nouveau produit plein de colorants, d’arômes de synthèse et surtout -surtout- de conservateurs. On a soigné l’emballage (on devrait plutôt dire le packaging), on a peaufiné le plan média, les campagnes de promotion, les opérations de relations publiques et la stratégie marketing. Il ne restait plus qu’à savonner la planche des concurrents à coup d’affaires, de trahisons des uns, de ralliements des autres, tous aussi improbables et du soutien de quelques pipoles.

C’est ainsi qu’on voit parachuté au second tour un type qui aurait eu du mal à gagner un siège de conseiller général. Et qu’il a face à lui l’épouvantail soigneusement monté et entretenu que l’on ressort comme neuf dès que le débat politique s’essouffle.

Et justement, au second tour, un boulevard s’ouvre devant lui. Bien sûr, il va faire campagne mais il pourrait se passer d’argumenter et de débattre, il pourrait se laisser porter par la vague jusqu’à l’Élysée car il dispose de l’argument de ceux qui n’en ont pas, celui qui remplace les promesses, les programmes et les projets (et accessoirement le beurre qui manque dans les épinards): faire barrage au Front national.

Voici le moment de rappeler cette phrase de Giuseppe Tomasi di Lampedusa: « Il faut que tout change pour que rien ne change ». C’est pourquoi l’opération Macron est un succès pour ceux qui l’ont montée. Bravo à eux! Et tant pis pour les citoyens qui ont confondu démocratie et suffrage universel.

18 réflexions sur “Le degré zéro de la démocratie

  1. Le Page 24 avril 2017 / 13 h 40 min

    Reste à surveiller: le montant de ses revenus, les taxes et impôts, sa petite propriété privée, ses quelques économies et si tout ça ne bouge pas trop, se taper le coquillard de Macron, de sa bande de guignols et de tous ceux qui les supportent et qui vont déchanter.
    Et surtout boire frais, l’été approche.

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    • Pangloss 24 avril 2017 / 13 h 46 min

      Oui, la tête sous l’aile en espérant que tout ça n’empirera pas et que ceux qui ont été battus seront de bons perdants.

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    • Pangloss 24 avril 2017 / 16 h 05 min

      Retour à la case départ. Les aristos vont se goberger. Ils vont acheter la paix sociale et laisser l’immigration continuer. Il reste à prier pour que l’Islam ne viennent pas perturber les années qui nous restent à vivre. Après … ceux qui ont voulu Macron auront toute la vie pour en profiter.

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  2. Homo Orcus 25 avril 2017 / 1 h 32 min

    C’est clair, la France n’est pas une démocratie. Cette affirmation avant cette campagne mediatico-judiciaire nous faisait passer pour des populistes, des fascistes. Mais depuis le 23 avril nous sommes devant des faits, longuement et précisément répertoriés avec les noms de ceux qui agitent les ficelles de ce pantin.
    Avec l’élection de Hollande nous pouvions penser que dix-huit millions de nos compatriotes n’étaient pas spécialement tous des abrutis mais que leur rejet du traître avait pris le dessus sur leur intellect. Avec Macron ce n’est plus cas, c’est bien 25 millions d’abrutis au moins qui circulent librement en France en attendant béatement le moment d’acheter des bougies, des nounours, des kleenex alors que d’autres cagoulés, brûleront des voitures, éclateront des abris-bus et casseront du flic sous l’œil bienveillant des magistrats sous couvert d’antifascisme.
    Mais c’est rassurant et toujours vérifié, on ne sort de l’ambiguïté qu’à son détriment.
    La chute sera d’autant plus violente que l’ascension aura été fulgurante.
    Autre indignité nationale si connivence réussie : Le boulet Melanchamon est passé près, il aurait pulvérisé Fillon !
    Dehors la Marseillaise, vive la Carmagnole.

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    • Pangloss 25 avril 2017 / 7 h 09 min

      On entre dans l’inconnu avec Macron et pas un inconnu rassurant.

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  3. Homo Orcus 25 avril 2017 / 2 h 09 min

    La Coupole, la Rotonde, tagada tagada sur mamie pour un costard.
    Emmanuel ne s’est pas rendu à cette brasserie, il a fait un pèlerinage jusqu’à cette brasserie. Dans ma jeunesse la Coupole était réputée pour « rapprocher » les gigolos et les mamies. Le serveur s’adressait au gigolo en lui annonçant que « Madame, là-bas » lui payait son verre, sourire, clin d’œil etc.
    En général, pour sauvegarder l’honneur, mamie lui payait un costard, les transactions financières auraient été rares. J’en déduis qu’Emmanuel a rencontré mamie Trogneux future première mamie de France à la Coupole ou à la Rotonde.
    Un pote, toujours tiré à quatre épingles, usait de la mamie tout en demandant à ses vieux le pognon pour un costard, selon l’effet Kiss cool.
    Ce n’est pas étonnant qu’il ait un problème de fixette avec les vieux en s’entourant de la Line, d’Arditi et Orsenna.
    (Marie Delarue de BV parle de la Coupole)

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    • Pangloss 25 avril 2017 / 7 h 08 min

      La première dame sera en réalité la première grand-mère.

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      • kobus van cleef 25 avril 2017 / 19 h 08 min

        pas la first lady
        la firts granny

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      • Pangloss 26 avril 2017 / 3 h 43 min

        N’hésitez pas à la replacer, celle-là! Elle est excellente.

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  4. nouratinbis 25 avril 2017 / 11 h 55 min

    C’est bien la démocratie qui a parlé, ne nous y trompons pas: on fait gober au populo tout ce qu’on veut, c’est juste une question d’habillage. Avec un tout petit peu plus de moyen, Méluche se retrouvait président, c’est dire!
    Alors nous aurons le petit bonhomme puisque c’est celui là qu’il nous faut et continuons comme cela, ça tiendra bien jusqu’à la Charia…
    Amitiés.

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    • Pangloss 25 avril 2017 / 14 h 32 min

      Il est bien jeune, le petit Macron. Assez jeune pour voir les conséquences de ce qu’il fait. Tant pis pour lui!

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  5. Homo Orcus 25 avril 2017 / 13 h 02 min

    La fête des grand-mères va devenir fête nationale.

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    • Pangloss 25 avril 2017 / 14 h 33 min

      🙂 Excellent!

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  6. Pascale ZUGMEYER 25 avril 2017 / 13 h 30 min

    QUI a monté l’opération Macron ??
    Pour moi, abstention au 2d tour. Et l’on me qualifie déjà de … et de… enfin, vous devinez (je ne voudrais pas heurter vos lecteurs de grande qualité).
    Comme l’écrit Nouratin : ONéFOUTUS !!

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    • Pangloss 25 avril 2017 / 14 h 52 min

      Ce serait presque le moment de voter Marine juste pour réduire la victoire de Macron et de tous ceux qui le pilotent. Et pour faire chier ceux qui essaient de nous faire peur.

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  7. Homo Orcus 25 avril 2017 / 14 h 07 min

    Le club de l’évêché… Il y a quand même des ressemblances avec Macron, rien ne change !
    « Voici d’ailleurs en quels termes il était dénoncé dès le lendemain de sa formation, en octobre 1791, dans une adresse d’une partie des électeurs de Paris réunis au club de l’évêché à leurs concitoyens, adresse qui porte en première ligne la signature de Dubois-Crancé : « Là les honnêtes gens peuvent se montrer… Il suffit d’avoir eu dans la Révolution un caractère équivoque, quelques relations avec la Cour, un état de maison, pour y obtenir des éloges, et le lendemain 200 suffrages… »
    (Consulter sur le club de la Sainte-chapelle, Etienne Charavay, Assemblée électorale de Paris, 26 août 1791 – 12 août 1792.) »

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    • Pangloss 25 avril 2017 / 15 h 37 min

      Les anciens aristos de la classe politique et les néo-bourgeois du bizness vont prendre le pouvoir.

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